Nos grandes Européennes
Marija Pejčinović Burić

Marija Pejčinović Burić

Pejčinović Burić naît le 9 avril 1963 à Mostar ( République socialiste de Bosnie-Herzégovine, en Yougoslavie). Elle étudie à l'université de Zagreb, dont elle sort diplômée d'économie en 1985.

Pejčinović Burić commence sa carrière en tant qu'experte associée en commerce pour Končar Inženjering à Zagreb entre 1988 et 1991.

En 1991, elle est nommée secrétaire générale de la Maison de l'Europe de Zagreb et vice-secrétaire générale du Mouvement européen de Croatie.
En 1994, elle obtient un master en études européennes au Collège d'Europe (campus Natolin)
En 1997, elle est nommée directrice de la communication interne au sein de l'entreprise Pliva, basée à Zagreb.

En 2000, Pejčinović Burić est nommée secrétaire parlementaire au ministère de l'Intégration européenne. En 2001, elle fait partie de l'équipe de négociation pour l'accord de stabilisation et d'association entre l'Union européenne et la Croatie. À partir de 2003, elle travaille comme conférencière sur les sujets d'intégration européenne à l'Académie diplomatique de Croatie.

En 2004, Pejčinović Burić est nommée secrétaire d'État au ministère de l'Intégration européenne, puis en 2005, secrétaire d'État au ministère des Affaires étrangères et de l'Intégration européenne, sous la direction du ministre Miomir Žužul et au sein du gouvernement du Premier ministre Ivo Sanader. Elle est coordinatrice nationale pour les programmes ISPA (Instrument structurel de préadhésion) de 2004 à 2006, coordinatrice nationale des programmes d'assistance et de coopération avec l'UE, et membre du groupe de travail sur la libre circulation des capitaux lors des négociations d'accession à l'UE de la Croatie (2005-2006). À partir de 2006, Pejčinović Burić est membre de l'équipe de négociations d'accession à l'UE de la Croatie et négociatrice pour les chapitres de l'acquis « relations extérieures », « affaires étrangères », « sécurité et défense », « institutions » et « autres enjeux ». Elle est également présidente pour la Croatie au sein du comité de stabilisation et d'association UE-Croatie et présidente de la commission mixte Croatie-Bade-Wurtemberg (2006-2008).

En 2008, Pejčinović Burić est élue au Parlement de Croatie sous l'étiquette du parti de centre-droit Union démocratique croate dans le 6e district, jusqu'aux élections de 2011. En tant que députée, elle participe au comité sur l'intégration européenne ainsi qu'à celui sur les Affaires étrangères. Elle est également membre de la délégation croate à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe et siège au groupe parlementaire d'amitié Croatie−États-Unis.

En 2012-2013, Pejčinović Burić donne des conférences sur le traité de Lisbonne lors des séminaires de l'École d'administration publique de Croatie. À partir de 2013, elle travaille pendant quelques années en tant que consultante privée auprès de l'UE, du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et de projets financés bilatéralement dans des pays candidats ou candidats potentiels, ainsi que pour des pays voisins de l'UE. Elle est également consultante pour le gouvernement serbe sur les questions d'intégration européenne.

Le 17 novembre 2016, Pejčinović Burić revient en politique en tant que secrétaire d'État au ministère des Affaires étrangères et de l'Intégration européenne, sous la direction du ministre Davor Ivo Stier au sein du gouvernement du Premier ministre Andrej Plenković.

En juin 2017, Pejčinović Burić est nommée ministre des Affaires étrangères, troisième femme à occuper ce poste. En cette qualité, elle est présidente du Comité des ministres du Conseil de l'Europe pour un mandat de 6 mois en 2018.

En 2019, Pejčinović Burić annonce sa candidature pour succéder au norvégien Thorbjørn Jagland en tant que secrétaire générale du Conseil de l'Europe. Le 26 juin, elle est élue à cette fonction par l'Assemblée parlementaire, battant le ministre des affaires étrangères belge Didier Reynders par 159 votes contre 1055. Elle prend ses fonctions officiellement le 18 septembre 2019.

Elle est membre du conseil d'administration du Centre for European Policy Studies (CEPS) depuis 2016.

La Croate Marija Pejcinovic Buric élue à la tête du Conseil de l’Europe

La vice-première ministre et ministre croate des affaires étrangères, Marija Pejcinovic Buric, a été élue mercredi 26 juin par l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) pour en devenir la secrétaire générale. Cette démocrate-chrétienne de 56 ans, membre du HDZ (Union démocratique croate), succédera le 18 septembre à la tête de cette organisation vieille de 70 ans au social-démocrate norvégien Thorbjorn Jagland, pour un mandat de cinq ans. Marija Pejcinovic Buric a obtenu 159 voix contre 105 pour l’autre candidat, le vice-premier ministre et ministre belge des affaires étrangères, Didier Reynders.

Deuxième femme à occuper cette fonction depuis la Française Catherine Lalumière en 1989, Marija Pejcinovic Buric rejoindra une autre femme originaire des Balkans, puisque la Bosnienne Dunja Mijatovic est devenue en 2018 commissaire aux droits de l’homme.

Le Conseil de l’Europe, installé à Strasbourg, a été fondé en 1949 à l’initiative de Winston Churchill pour surmonter les affres de la seconde guerre mondiale, pour promouvoir la démocratie, l’Etat de droit et les droits de l’homme sur le continent. Quarante-sept Etats en sont membres de cette organisation qui a été mise à mal par une longue crise avec la Russie. Le secrétaire général est officiellement « responsable de la planification stratégique, de l’orientation du programme d’activités et du budget du Conseil de l’Europe », qui s’élève à 437 millions d’euros en 2019.

La question du budget sera particulièrement délicate pour celle qui va succéder à M. Jagland, qui a préparé un « plan de contingence » avec à la clef réduction d’activités et d’effectifs. L’application de ce plan, dans toutes les têtes des 2 200 employés de l’organisation depuis des mois, va dépendre de la volonté ou non de la Russie de régler ses dettes, qui s’élèvent actuellement à environ 75 millions d’euros, intérêts compris.

En réaction à la suspension des droits de vote de sa délégation en 2014 par l’APCE pour sanctionner l’annexion de la Crimée, Moscou a choisi en 2017 de ne plus verser sa participation annuelle de 33 millions d’euros, correspondant à presque 8 % du budget du Conseil de l’Europe. Cette crise institutionnelle a duré cinq années et Moscou menaçait de quitter l’organisation si ses parlementaires ne pouvaient pas voter à l’élection du secrétaire général.

Pour éviter d’en arriver là et que les citoyens russes ne soient privés de l’accès à la Cour européenne des droits de l’homme, bras juridique du Conseil de l’Europe, l’APCE a adopté dans la nuit de lundi à mardi de nouvelles règles permettant un retour de la délégation russe dans l’hémicycle.


Le Monde avec AFP et Reuters, publié le 26 juin 2019